Sarrah: Chapitre Premier.

>> jeudi 2 octobre 2008


CHAPITRE PREMIER


PRÉSENTATIONS

- Es tu heureuse ?
- Je ne sais pas. Du moins, j’essaye de l’être.
- Tant que tu essayes d’y parvenir c’est que tu n’y es pas. Le bonheur t’échapperait il encore ?
- Devrais je me sentir heureuse pour l’être vraiment ?peut être que je suis heureuse sans pour autant que j’en sois consciente.
- Peut être aussi que t’es consciente de ton malheur mais que tu t’obstines à le nier, à le renier, à le dénigrer, à l’ignorer, à ne pas le voir…méprises tu donc à ce point ton malheur ?
- A vrai dire, après mure réflexion, je suis heureuse.
- J’ai toujours apprécié en toi ce rebondissement digne d’un feuilleton à deux balles. Tu passes d’un état d’âme à un autre sans que j’aie le temps d’en saisir les nuances qui pourtant se dessinent à tes petits yeux comme dans une tempête ou la foudre laisse d’un coup la place au calme, un calme mystérieux... Le calme après la tempête. Et quand est ce que tu te sens le plus heureuse ?
- Quand je lave la vaisselle.oui…c’est ça…la vaisselle.et elle sourit d’un sourire malicieux dont elle seule perfectionne la mimique.
(Il faut avouer qu’elle a toujours eu cet art de détourner les choses en dérision dès qu’elle sentait sa pudeur menacée. Et dans ces circonstances précises, c’est son âme toute entière qu’elle sentait épiée.)
D’ailleurs je ferais mieux de me dépêcher pour exécuter cette tache que j’affectionne particulièrement.la tache qui ne tachera jamais mon bonheur.


Veuillez mes chers amis accepter mes plates excuses. Combien me suis-je montrée désobligeante, moi qui ai toujours prôné les bonnes manières…omettre de faire les présentations ?!!Combien suis-je indélicate !!

Je vous présente votre nouvelle héroïne qui vous accompagnera tout au long de ses pages et qui -j’espère- ne vous sera pas des plus déplaisantes.
Son nom ?appelez la Sarrah. Joli prénom, non ? J’ai toujours pensé que Sarrah et Miriam étaient les plus beaux prénoms du monde. Mesdames, ne vous offensez pas. Moi même, je ne m’appelle ni Sarrah, ni Miriam, et j’échangerais pour rien le nom qu’il m’était donné. Mais n’oublions pas que nous ne faisons que parcourir les lignes d’un récit que j'ai mijoté et que pour bien ficeler mon essai, peaufiner l’intrigue qu’avec vous je voudrais partager, créer une atmosphère à la fois légère et compliquée, je devrais épicer mon histoire avec des interventions certes futiles mais ayant, somme toute, leur effet subtile.
Ne nous égarons pas pour autant, car délaisser Sarrah serait de mettre en cause l’essentiel de notre présence.

Son âge ?vingt six ans. L’âge de la sérénité.
Car, si pour une femme, le vingt est l’âge de la découverte. Découverte de soi, découverte de l’autre, de son pouvoir de séduction, ce pouvoir qui est le sien ou le corps peaufine les dernières retouches de son dessin : des hanches galbées qui manifestent leur connivence avec des seins se dressant en tout fierté mais aussi pudeur.
Si le vingt deux est l’âge des tourments ou l’avenir et ses incertitudes s’invitent sans préavis aucun.
Si le vingt quatre est l’âge de…ma plume s’arrête net !!À quoi pourrait correspondre en fait le vingt quatre ?je dirais que c’est un âge anodin. Un tremplin de passage ente le avant et après vingt six. L’âge où on se sent apaisé sans pur autant l’être. L’âge qui passe comme une rencontre lointaine sans souvenirs marquants, ni traces signifiantes.
Le vingt six, quant à lui, c’est l’âge ou le vingt, vingt deux et vingt quatre font leurs dernières communions, prêchent leurs dernières sagesses pour ne plus faire qu’un vingt six.

Les mathématiciens me contrediront. Mais vous savez, je ne suis qu’une comptable, une de ces filles qui savent manier les chiffres, mais aussi les fables.

Pour son caractère, je vous ferais une petite confidence. Notre héroïne, je la découvre tout comme vous, et peut être même, que vous arriveriez à déceler sa nature profonde, les arcanes de son être, beaucoup mieux que moi, car vous, vous bénéficiez d’une distance par rapport à elle que je n’ai pas
-Mademoiselle Sarrah, je vous présente vos nouveaux confidents !

Et cette personne qui n’arrête pas de la harceler avec ses interrogations incessantes et parfois même désobligeantes ?e Est ce son meilleur ami ?l’un de vous me marmottera : c’est son copain.la veille, ils ont couché ensemble.Il lui a fait l’amour comme jamais un homme ne l’a fait à une femme (du moins, c’est ce qui lui semble).oui…c’était hier !!Et aujourd’hui, il s’attendait à ce qu’elle lui témoigne son amour, sa gratitude, pour que son orgueil d’homme n’en fasse plus qu’un avec sa féminité de vingt six ans…son bonheur serein.
-Vous avez l’imagination fertile.Au risque de vous décevoir, ce n'est ni un ami, ni son ami. C’est à elle-même qu’elle chuchotait ses pensées intimes, un rituel auquel elle avait été initiée depuis ses vingt ans…depuis son premier rendez-vous.

Debout devant son miroir, un grand miroir qui répondait aux prétextes des lois de décoration universelles car il est bien connu que les miroirs agrandissent ostensiblement les espaces ; ce qui a d’ailleurs couté une petite fortune à ses parents aux yeux desquels rien n’était trop beau pour le confort de leur ainée… elle se contemplait.
C’était un gigantesque miroir orné de minuscules roses sur le coté droit, formant une constellation ovale, qui comme la lune dans ses meilleures nuits, cherchait perpétuellement son équilibre fragile, un équilibre aussi fragile que l’existence de Sarrah.
Pour sarrah, ce miroir n’avait pour raison d’être que de refléter sa beauté cachée qu’elle s’efforçait de dévoiler à chaque fois ou elle se mettait debout devant lui en tenant en mains ses ustensiles fantastiques, sa trousse da maquillage magique, l’ultime confident d’une femme.
Elle en sortie un long stylo noir patiné et le passa délicatement sur ses lèvres pulpeuses. Le stylo n’était autre que son rouge à lèvre habituel, couleur carmin. Elle bougeait ses lèvres dans un geste dont seules les femmes détiennent le secret.

Messieurs, exercez vous à le faire, jamais vous n’en parviendrez !ça se passe en deux moments très brefs :
1ere phase : faites sortir votre langue d’une vivacité extrême. Ayez dans votre esprit l’image d’un qui lézard qui après avoir guetté sa proies, se jette sur elle avec précision et engouement.
2ème phase : vos lèvres devraient glisser l’une sur l’autre à trois reprises successives pendants les quelles vous vous assurerez de la complète inertie de votre langue à l’intérieur de votre bouche.

Une fois que ce geste bien rodé fut achevé, Sarrah se farda les joues puis, instantanément, elle sourit et se senti enfin apte à reprendre le cours de ses monologues.
Mais cette fois ci, son rituel avait commencé un peu plus tôt que d’habitude, avant même que ses taches ménagères ne soient achevées, car elle avait un rendez vous qu’elle avait tant attendu, son rendez vous, un rendez vous très différent de ses rendez vous précédents, un rendez vous pris depuis des lustres, depuis ces vingt deux ans pour être précise. Rappelez-vous, le vingt deux c’est le synonyme des tourments. Trouvera t elle enfin son repos dans son rendez vous avec ses vingt six ans ?
Mais pour que tout soit fait dans les règles de l’art, elle devait accomplir son bonheur quotidien, laver la vaisselle, la nettoyer de la crasse des moments passés puis reprendre son rituel.

-Arrête d’esquiver mes réflexions.Es tu heureuse ?J’ai toujours décelé en toi cette superficialité qui te rend incapable de réfléchir un temps soit peu à ces questions qu’on a l’habitude de designer comme existentielles, quoiqu’à mon humble avis, c’est beaucoup plus la futilité des choses qui leurs donnent toute leur essence.
Si le bonheur est un concept auquel il t’est difficile de réfléchir, méditons nous sur une de ses facettes. Délimitons le champ de tes réflexions.Dis moi…sois sincère…es tu heureuse de le revoir ?
-C’est un secret…un secret entre moi-même et moi.
-Un secret partagé, même avec toi-même, n’est plus un secret .Fais attention à ton maquillage, appliques toi et dis moi…tu es heureuse ?
-Je ne sais trop quoi te répondre.Je rentrerais vers une heure du matin. On se préparera un bon thé. J’ai vu un paquet de pignons dans le tiroir du milieu de la cuisine.je te dirais tout.il est 22h26min.je dois partir .A toute à l’heur…Je te raconterais tout.

Une cerise inspirée qui a gribouillé :)

PS: J'espère que ma petite tentative ne vous lassera pas!! A vrai dire, au départ,il s'agissait de pensées et d'émois que je voulais partager avec vous mais au fur et a mesure que je gribouillais,ça a pris l'air d'une petite nouvelle. Je me suis dite après tout,pourquoi pas? et voila voilou :)
Certains d'entre vous trouveront que mon essai est adressé beaucoup plus à la gente féminine que celle masculine,mais messieurs,votre présence ne fera que ravir mon cœur et ma plume d'ailleurs :)
J'ai posté la première partie du premier chapitre...Bonne lecture à tous :)










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