Martha 3éme partie

>> samedi 7 février 2009


« Bonjour, Fab' ». Ah ce sacré Fab' le premier debout de tout le squat et pourtant le plus camé de tous. Il se réveil à l'aurore grimpe sur le toit pour admirer le levé du soleil, Il faut surtout pas lui demandé pour quoi tient-il tant à le faire, il se mettra dans tout ces états et boudera pendant le reste de la journée. Enfin, on rencontre de drôle de pigeons dans des endroits pareils et il n'est pas le pire exemple. Allez, un café chez Gio, et au boulot. Celui la aussi est un drôle de personnage, qui n'a de l'italien que le nom ou le surnom devrait je dire. Ah si! son béret, qui date de l'époque à laquelle il travaillait comme garçon de café à Naples ou on lui a préféré Gio à Mohsen. Depuis il se prend pour un Napolitain, un vrai. « Martha! » En rallongeant la première syllabe, comme l'aurait prononcé un Italiano vero, s'il vous plait. « Gio! Comment vas tu? Alors, des nouvelles de la famille à Naples? » Je ne peux m'empêcher de me prêter à son jeu. « Si, si, va bene la familia. Alora un café comme d'abitoude? » Un Italien tu parles! Une journée qui s'annonce comme toute celle que j'ai vécu depuis que j'ai abandonné ma « bonne situation » comme disait mon père. Oui pour résumer, je suis diplômée en Histoire de L'art, j'avais un bon poste au sein d'un musée de renommée et je faisais des études de marketing à coté pour reprendre ensuite la galerie d'art de mon paternel, jusqu'au jours ou je décidai d'abandonner cette vie pour une autre, disons plus satisfaisante à mes yeux. Ma guitare, mes pinceaux, mes colocataires, les squats et Chez Gio, voilà à quoi se résume ma vie. Un choix qui ne fut certes pas évident , mais qui m'a libéré d'une vie monotone et ennuyante. Je ne pouvais vivre entourées de snobs de tout genre et de coincés. Je leurs préfère largement mes colocataires, eux au moins savent vivre. Aussitôt mon café fini, je me laissait emporter par mes pas, à travers les rues de la capitales que j'ai préféré à ma ville natale. Je parcourais ses boulevards, ses rues et ses ruelles, en m'arrêtant de temps à autre pour esquisser un croquis ou deux. J'aimais aussi à me prélasser dans les parcs, tantôt plongée dans la lecture d'un roman, tantôt chatouillant les cordes de ma guitare. Vient midi, un bon petit plat « Italo-Tunisien » chez Gio et me voilà partie pour ma petite place, jouant et chantant pour les passants, bien qu'ils ne méritent pas ça. Mais il faut bien gagner sa vie. Oui messieurs dames, je gagne ma vie! D'une façon peu conventionnelle, mais honnête. Voilà ma journée, simple, monotone certes mais satisfaisante.

Mais depuis quelques jours, à l'heure des sorties de bureau, j'avais remarqué un homme, la trentaine, assez grand , habillé et coiffé maladroitement qui se postait à quelques mètres de moi et qui restait pointé là à m'écouter ou à ma regarder, que sais-je, jusqu'à mon départ. Il ne me dérangeait pas à vrai dire, et il n'avait pas l'air d'être l'un de ces vicieux que les filles de ma situation connaissaient que très bien, malheureusement. J'avais l'impression, à première vue, de le connaître. L'aurais je vu quelques part? Faisait il partie de mon ancienne vie que j'ai volontairement enterrée quelques part dans ma mémoire? Non, c'est très improbable. Ce n'est pas seulement une impression de déjà vu, ça va bien au delà de ça. J'ai comme le sentiment que j'avais partagé quelques chose d'intense avec lui, mais que je ne saurais pas définir exactement. Au bout de quelque temps je commençais à m'habituer à sa présence, ça devenait une sorte de rendez vous journalier entre nous, moi accroupie ici, lui debout à coté de la bouche de métro. Un lien mystérieux nous unissaient, un dialogue silencieux s'engageaient entre nous, mais il me rendait jamais mes sourires! Qu'importe de toute façon.

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Guernica

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