Solitude

>> mercredi 1 octobre 2008


Ce jour là, il décida de quitter sa petite pièce perchée au sixième étage, dévala les escaliers à grande vitesse et trébucha contre une dalle rebelle. La chute fut violente et il sentit tout ses membres endolories. Mais continua à traversé ce long couloir sombre pour arriver devant la Vielle Porte qui le séparait de la rue étroite sur la quelle elle donnait.

Mais avant de la franchir, le doute s’empara de lui : Est ce sage d’abandonner sa fidèle compagne ? Est ce sage de troquer sa beauté sombre contre ce flot de lumière qui ne fera qu’agresser ses yeux au début et révélera la laideur de son corps aux Autres ? Est-ce sage de partir sans elle, elle qui lui a offert un amour inconditionnel alors que tout le monde le rejetait, qui a su accepter défauts et qualités, vice et vertu, qui a partagé le peu de bonheur qui lui restait et le malheur qui l’étranglait ?

Non ça serait la trahir. Il rebroussa chemin et pénétra dans la chambre pour la trouver affalée sur le lit, prise de sanglots. Il se pencha sur elle, caressa sa chevelure noire et sécha les larmes qui ruisselaient le long de ses joues délicates et dit :
- Solitude.
- Oui, mon chéri.
- Viens avec moi ne me laisse pas partir seul.
- Non. Tu sais que si tu dois franchir la Vielle Porte tu dois le faire sans moi.
- Mais la Lumière dehors m’effraye et je ne pourrais l’affronter seul.
- Il le faut.
- Alors je resterai, je ne t’abandonnerai pas. Je ne pourrai pas vivre sans toi.

Il éclata en pleur. Elle le prit dans ces bras maigres, déposa un baiser sur sa joue humide et dit : « La première fois que je t’ai vu, je savais que tu étais une proie pour moi que je te hanterai nuit et jour jusqu’à ce que j’arrive à ma fin. Te détruire était ma mission, ranger le peu d’humanité qui te restait était mon but. Je savais que Les Autres t’ont blessé et t’ont abandonnée à moi, une proie meurtrie facile à chasser.

Mais dés lors que j’avais décidé de sortir mon épais de son fourreau et d’achever la tache qui m’a été confié, j’ai vu dans tes yeux une lueur sombre. Une lueur que seul mon miroir reflète. Et quand je t’ai touché, j’ai sentit une froideur que seule ma peau peut supporter. A ma vue tu n’as pas eu cette peur que Les Autres ont, en me voyant et qui ne fait qu’augmenter ma haine pour eux. Je croyais que j’avais pitié de toi, mais mon maitre m’a si bien appris à haïr mes proies et chasser ce sentiment humain. Alors je me suis reprise, sortis ma lame et la brandit au dessus de ta tête. Mais je fus incapable de l’abaisser et de torturer ton âme jusqu’à ce qu’elle m’appartienne.

Ce sentiment que j’avais pour toi n’était pas de la pitié, non. Ce sentiment je ne le connaissais pas. Mon maitre m’a parlé de toutes les émotions humaines et m’a appris à lutter contre elles, car elles m’empêchent d’accomplir mon destin. Mais ce sentiment je ne le connaissais pas. Mon maitre m’a dit ne parle pas à ces humains, brise leur cœur et ramène moi ce qui reste de leurs âmes. Mais ton regard m’hypnotisait de plus en plus, j’ai lâché mon épais, j’ai abandonné mon armure dont je ne me suis pas séparé depuis ma venu au monde comme me le commandait mon maitre. Je me suis abandonné à tes bras, à tes baisers et aux mots que tu savais si bien dire. Et ce sentiment à présent je le connais, mon maitre ne m’en a pas parlé, car il savait qu’aucun entrainement ne pouvais le vaincre, qu’aucune âme humaine soit elle ou pas, ne pourrait le repousser. Ce sentiment je le connaissais pas et tu me l’a si bien appris que j’avais décidé de ne plus faire de mal à personne, d’arrêter ma chasse et de m’abandonner à toi. Je voulais changer à tout jamais, parce que tu m’as fait découvrir ce sentiment, celui que les humains appellent l’Amour. J’avais décidé de vivre l’éternité à tes cotés. Mais je ne peux changer ma nature, je fus conçu pour accomplir un destin. Et je ne pourrais m’en écarter longtemps. Je finirais par te consumer et te détruire.

Alors va t’en mon amour, traverse la Vielle Porte et quand la Lumière t’envahira, tu m’oublieras et les Autres voudront bien de toi. Moi je ne t’oublierai jamais, mais je ne te reverrai jamais. Alors, va t’en mon amour, laisse moi expié mon chagrin et rassembler mes forces. Car je dois affronter le sourire moqueur de mon maitre et cacher ma mélancolie. Va-t’en mon amour, aussi loin que tu pourras, moi je reste ici. »
Il se releva, l’embrassa une dernière fois et partit à tout jamais.

Par RadioDrama

3 commentaires:

Cerise & RadioDrama 1 octobre 2008 à 11:17  

est ce une réponse à mon suicide ou un le suicide de ton suicide?
bravo l'artiste!!

Cerise & RadioDrama 1 octobre 2008 à 11:22  

Elle ne pourra pas se suicidé, elle ne pourra que vivre loin de lui, n'est ce pas pire qu'un suicide?

RadioDrama

Cerise & RadioDrama 1 octobre 2008 à 11:30  

c'est même un Le suicide avec un grannnnnnnnnnnnd S(votre cerise)

Guernica

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Picasso

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