Cher père,
Je t'écris cette lettre à toi et à toi seul, car je sais que tu pourras répondre aux questions qui tourmentent mon âme. J'allais juste écrire se qui passe par ma tête étroite sur un papier et l’abandonner à l'oublie. Mais ne devrais-je d'abord te demander ta permission: peux-tu être mon lecteur et mon correspondant ?
Tu sais, c'est dur de te raconter ce que je m’apprête à t’écrire parce que tu es mon géniteur et les mœurs de la société ont fait qu'entre un fils et un père il y ait une barrière que je ne saurais qualifier pour le moment. Mais heureusement que tu m'a si bien appris à me révolter contre cette société ou plutôt sur ses torts et bêtises. Je ne sais pas si tu t’en es rendus compte, mais moi avec le peu de recule que j'ai dans ma situation actuelle, je le découvre et je l'affirme. Bref, tu te demanderais peut-être pourquoi je m'adresse à toi. Et bien, parce que tu serais sûrement le seul à me comprendre, à me donner une réponse qui pourra m'apaiser.Tout ceux avec qui j'ai entamé une discussion telle que je te propose, j’ai dû faire face à une grande ignorance, et si ce n'est pas de l'ignorance, c'est de l'égoïsme et de l'obscurantisme. À petit dose, certes, mais qui finira par les consumer corps et âme.
Voilà, quand je regarde par ma fenêtre bien qu'elle donne sur une cour et quelques immeubles si laids, je vois un monde consumé par la matière et tout ce qui s'en suit de valeurs artificielles, que je me passerais de citer. Et plus je me rends compte, plus je demande à Dieu pourquoi je vis dans une époque si noire. Tu me diras que c'est un discours fataliste lié à un petit état d'âme qui finira par passer. Mais je sens que c’est une vérité qui nous entoure et qui nous empoisonne petit à petit. Cependant là n'est pas mon problème car il est beaucoup plus égoïste malgré sa relation intime avec ce que j’avançais.
En fait, je regarde dans le miroir qui se trouve au fond de la chambre et bien qu'il déforme un petit peu le reflet des objets qui selon un phénomène physique s'y dessine (sa doit être un défaut de fabrication) je vois mon image. Et seul dieu sait combien ce reflet me fait peur. Car, je vois un tableau où je suis le personnage principal et je me demande: est-ce la faute du peintre ou la mienne si cette peinture m'emplit de frayeur, je ne pourrais sûrement pas te la dessiner aussi fidèlement que je la vois mais je vais essayer de te la décrire du mieux que je peux.
Je me trouve dans une toile d'araignée tenu de tous parts incapables de bouger membre attendant une fin cruelle et lente. Mais cette étreinte durait une éternité et la fin salvatrice tardait à venir.
Au début je ne comprenais rien à tout cela, mais maintenant, je perçois quelques signes, car le système dans lequel je vis (nous y vivons tous bien sûr) me condamnera surement à, être prisonnier d'un bureau (pire maintenant c'est un box qu’ils appellent ça avec un ton arrogant) et d'une hiérarchie qui tue l'être humain qu'on a en soit, pire qui veut détruire cette essence pure pour laisser place à un être vide condamné à errer comme un aveugle. Et le jour où on essayera de voir, où même d'apercevoir, on est perdu. Alors que je ne vois pas ma vie se dérouler comme dans ce tableau et s'achever tel la proie d'une araignée : carcasse sans contenue. Je ne veux pas être ESCLAVE d'un système qui veut que la fin de tout ce qui est humain, beau, sensé... dans ce monde.
Je me pose alors, beaucoup trop de questions. Où est-ce que je vais ? Vers la toile de l'araignée ? Oui. Est-ce que j'ai choisit ce chemin ? Oui. Ceux là c'est bien facile d'y répondre. Mais la question qui me tourmente: l'esprit reste sans réponse.
Que dois-je faire ?
Continuer sur ce chemin facile et envoûtant car à sa fin il y a la vie idéale d’un mouton dans son troupeau avant d'être servie à son maître au dîner ? Ou prendre un autre chemin qui serait, pour le moins, sombre, incertain. Mais qui m'évitera de vivre mon cauchemar ?
Mais là un autre problème se pose. Je ne connais pas le deuxième chemin et même si je suis entrain de le chercher je me sens si loin de le trouver.
Et cela m'effraie au plus profond de mon âme.
Par RadioDrama
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